Les mécanismes formels de coordination interinstitutions en matière de sécurité, tels que INSO et GISF, fournissent des analyses, des orientations, des espaces de discussion et des formations. En l’absence de mécanismes formels, des réseaux informels émergent fréquemment pour partager informations et conseils, souvent via des plateformes en ligne ou par SMS.
La collaboration et la coordination en matière de sécurité entre l’ONU et les ONG internationales s’inscrivent dans le cadre de « Sauver des vies ensemble » (SLT). L’objectif de SLT est d’améliorer la prise de décision éclairée et de gérer les risques grâce au partage d’informations et de ressources. Cependant, sa mise en œuvre est lente et la sensibilisation à SLT est limitée au niveau national.
Les organisations humanitaires interagissent également avec des sociétés de sécurité privées. Bien que le recours à la protection armée par des prestataires de sécurité privés soit rare, des organisations humanitaires ont fait appel à ces prestataires pour des missions de surveillance non armée et d’autres services de soutien, notamment des travaux d’analyse. Lorsqu’elles font appel à des prestataires de sécurité privés, les organisations doivent soigneusement réfléchir à leurs profils et à leurs modalités d’emploi. Les principaux critères à prendre en compte sont les normes éthiques, le respect du droit international et des codes de conduite, ainsi que les éventuelles affiliations avec des acteurs politiques ou militaires. Des ressources telles que celles proposées par l’Association internationale du code de conduite ( ICoCA ) peuvent aider les organisations à mener des vérifications préalables.
Les organisations humanitaires doivent également assurer la liaison avec les autorités sur les questions opérationnelles et sécuritaires. Un échange continu avec leurs homologues gouvernementaux, y compris les autorités étrangères et les acteurs infraétatiques, est souvent essentiel pour garantir l’action humanitaire et respecter leur devoir de diligence. Il peut être judicieux de faire preuve de prudence lors des échanges avec leurs homologues gouvernementaux, en particulier dans les contextes où les autorités peuvent se montrer hostiles aux efforts de l’aide humanitaire ou de développement. Dans les zones de conflit où des groupes armés non étatiques contrôlent le territoire, les organisations humanitaires peuvent être amenées à établir un dialogue avec ces acteurs afin de négocier l’accès et d’assurer la sécurité de leur personnel. L’engagement avec des acteurs armés non étatiques exige une préparation minutieuse, notamment une compréhension de leurs motivations, de leurs affiliations politiques et de leurs relations avec les autres parties au conflit, ainsi qu’avec les communautés locales.
La coordination entre les acteurs militaires et humanitaires est souvent essentielle pour garantir la sécurité des actions humanitaires, mais son engagement peut s’avérer complexe. Plusieurs mécanismes existent pour guider et soutenir la coordination civilo-militaire. Le Système de notification humanitaire pour la déconfliction (HNS4D) vise à renforcer la sécurité des opérations humanitaires en informant les acteurs militaires de l’emplacement des installations, des mouvements et des activités humanitaires dans les zones de conflit.
Un large éventail d’autres acteurs, notamment des entreprises, des groupes communautaires et des organisations de la société civile locale, peuvent également être présents dans le contexte opérationnel et apporter un éclairage et un soutien précieux. Il est important que les organisations humanitaires prennent en compte l’impact potentiel de leurs interventions et de leurs décisions en matière de sécurité sur ces acteurs.