Résumé
Les coûts de gestion des risques sécuritaires englobent l’ensemble des dépenses visant à réduire les dommages ou pertes potentiels pour l’organisation, son personnel et ses partenaires, ainsi qu’à répondre aux incidents et compenser les pertes réelles, tout en maximisant les chances de succès des opérations. Bien que les modalités de financement varient selon les donateurs, les postes de dépenses les plus courants incluent les salaires du personnel de sécurité, le matériel de communication, les équipements et améliorations des mesures et structures de sécurité physique, la formation à la sécurité, les équipements de protection, les trousses de premiers secours, ainsi que les fonds de réserve destinés aux réponses en cas d’incident critique ou de crise.
Les organisations et les donateurs budgétisent les coûts liés à la sécurité de manière différente. Certains incluent le financement de la sécurité dans les frais généraux ou les services de soutien, d’autres l’intègrent sur une ligne budgétaire distincte ou sous forme de pourcentage fixe des coûts du programme, ou encore l’intègrent pleinement dans leurs coûts de programme. Il est désormais généralement reconnu qu’une gestion efficace des risques de sécurité est essentielle à la mise en œuvre durable des programmes et ne devrait donc idéalement pas être considérée comme un coût général. Comme pour de nombreux autres aspects de la gestion des risques sécuritaires, le calcul des coûts et la budgétisation reposent principalement sur l’évaluation des risques, qui permet d’orienter à la fois l’allocation des ressources et la priorisation de l’attention et des efforts.
La budgétisation de la sécurité au niveau opérationnel doit généralement répondre aux exigences des donateurs. Toutefois, les organisations ont souvent besoin d’une politique budgétaire globale en matière de sécurité, applicable à l’ensemble de la structure et indépendante des budgets projet, qui sont souvent limités dans le temps. Cela permet de mettre en place des fonctions, des structures et des postes de gestion des risques de sécurité durables, couvrant différents projets de manière pluriannuel. Malheureusement, cela peut s’avérer particulièrement difficile à mettre en œuvre pour les organisations locales, dont l’accès à un financement structurel ou flexible est bien plus restreint que celui des organisations internationales. Les donateurs et les organisations qui sous-financent des projets doivent s’assurer que leurs partenaires opérationnels disposent des financements nécessaires pour relever les défis sécuritaires à court et à long terme.
Concevoir un programme d’aide et déterminer a posteriori comment le sécuriser est une erreur. Pour que l’action humanitaire soit véritablement efficace, la gestion des risques de sécurité doit être intégrée à la programmation à toutes les étapes. Cela nécessite une collaboration étroite entre les équipes programme, finances, subventions, sécurité, logistique et autres parties concernées, dès les premières étapes de la conception et de l’élaboration des propositions, ainsi qu’à chaque modification ultérieure, notamment lors des révisions budgétaires ou des prolongations de projet sans financement supplémentaire. Idéalement, les équipes partenaires devrait également être impliqué dans les principales réunions de planification et de budgétisation, afin de garantir que les besoins de tous les partenaires en matière de gestion des risques de sécurité soient pris en compte dès le début du processus budgétaire.
D’une manière générale, les principaux donateurs humanitaires gouvernementaux sont prêts à financer des dépenses appropriées et justifiées liées à la sûreté et à la sécurité. Des références explicites à la gestion des risques de sécurité et aux dépenses connexes figurent dans les directives de proposition de quelques organismes donateurs officiels, et un petit nombre d’entre eux disposent d’unités ou de points focaux spécifiques à la gestion et à la coordination des risques de sécurité, qui peuvent fournir des orientations utiles, notamment lors de la planification des programmes et des premières étapes de budgétisation. Cela dit, certains donateurs ne requièrent pas explicitement l’inclusion de budgets dédiés à la sécurité, et des professionnels du secteur ont rapporté que certains bailleurs déclaraient ne pas financer les dépenses sécuritaires. En l’absence de ligne budgétaire spécifique, il faut se souvenir que les coûts liés à la sécurité peuvent parfois être intégrés dans d’autres lignes budgétaires.
Une communication ouverte et transparente avec les donateurs et les équipes concernées tout au long du cycle de vie du programme est essentielle. Le fait de documenter clairement les coûts liés à la gestion des risques sécuritaires facilite l’adhésion des bailleurs à ce type de dépenses et permet de démontrer une utilisation optimisée des ressources.